Pour se régaler, on peut croquer dans une fraise fraîchement cueillie et légèrement poivrée ou dans un radis avec un petit beurre salé. Ou alors, on va à Saint-Sauveur, pile le dernier jour de Mange, Lille ! Les chefs qui ont participé au festival ont demandé à leurs copains producteurs de les rejoindre à Lille garnir les étals d’un grand marché.

Et là, c’est plus la même tambouille. Il y a bien de la betterave, mais elle est proposée en chutney avec un gravlax de cabillaud et une mayonnaise à la Kriek et à l’estragon (c’est Guillaume Thuin et Jean-Pierre Boulot, dont le restaurant Les Hauts de Lille a décroché cette année une Assiette au Michelin qui proposaient ça). Il y a aussi du persil, comme sur n’importe quel marché, mais il a rejoint dans un verre un gaspacho d’ortie, une crème de hareng et quelques graines torréfiées (inspiration de Florent Ladeyn et d’Éric Delerue).

Victime de son succès, le grand marché de Mange, Lille ! a attiré un monde fou. À midi, on patientait déjà jusque sur le boulevard Jean-Baptiste-Lebas

Woody Allen disait : «  Chez nous, on mangeait à la carte. Celui qui tirait l’as de pique mangeait  ». Ce dimanche, ne mangeait pas celui qui tirait l’as de pique mais celui qui ne pique pas de grosses colères quand il faut faire la queue. Victime de son succès, le grand marché de Mange, Lille ! a attiré un monde fou. À midi, on patientait déjà jusque sur le boulevard Jean-Baptiste-Lebas.

Qui sont-ils ? Des gens qui aiment les bons et les beaux produits. Un nouveau genre de « bobos » en quelque sorte. On les reconnaît parce qu’ils se sont apprêtés pour faire leur marché. Des gens beaux pour la plupart, qui ont parfois eu l’impression d’avoir été pris pour des jambons : «  Une bouchée, c’est un jeton, un jeton c’est 3,50 €, ça fait cher si on veut ne plus avoir faim  », raconte ce Lillois, qui patiente devant le bar. On pouvait aussi voir ça comme de savoureuses mises en bouche.

Salade ou sautée

Savoureuse était aussi la présentation par Louise et Bertrand des produits que les chefs lillois viennent chercher dans leur ferme de Bailleul les Jardins du Noote Boom. Maxime Schelstraete (Meert) et Florent Ladeyn (Bloempot) sont des habitués. Ils y trouvent plantes aromatiques et légumes bio. Louise et Bertrand cultivent le chou violet ou la tétragone, surnommé l’épinard de Nouvelle-Zélande. Délicieuse en salade ou sautée.